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Transformer le stationnement étagé de St-Henri en lieu de rassemblement humain plutôt qu’en lieu de rangement des voitures

Architecture
Alexandre Harton
La conjoncture actuelle entourant notre dépendance à l’automobile et l’évolution de nos habitudes de magasinage nous permettent d’envisager les stationnements comme des endroits pouvant accueillir et rassembler les citoyens et non seulement leurs véhicules. Les stationnements étagés sont des structures massives et ouvertes, généralement bien situées dans la ville et pouvant participer au changement du tout-à-l’auto vers des transports actifs. À la manière d’une tour à bureau, leurs étages peuvent être aménagés très librement et laisser place à la créativité. La conversion de ces endroits inhospitaliers doit se faire progressivement dans le temps, en étape, au fil de l’évolution de la transition. Se basant sur la notion des communs par la valorisation du bon voisinage, la réussite de la pérennisation de ces structures n’est possible que par une mise en commun des forces des différents voisins. Il est grandement temps d’occuper nos espaces de stationnement pour faire progresser la communauté. Toutefois, il s’avère qu’une opportunité se profile et permet de considérer le stationnement étagé du Home-Dépôt de St-Henri pour redonner un cœur villageois à ce secteur. L’avenir de nos villes passera par la place qu’on voudra bien donner à la voiture. Ainsi, afin de développer nos villes de manière intra-muros est-il possible d’envisager de transformer le stationnement étagé en lieu de rassemblement humain plutôt qu’en lieu de rangement des voitures? La montée de l’auto-partage, la diversification de l’offre des transports en commun et actifs, la venue des voitures autonomes, le tout, associé à la croissance du commerce en ligne, sont tous des facteurs qui changent notre rapport à l’auto.

Les stationnements étagés représentent la somme de toutes nos décisions actuelles en terme de développement des villes. Notre besoin accru et constant de nous déplacer n’a d’égal que le besoin de se stationner. Et dans une ville qui cherche à se densifier, où le stationnement sur rue ou en site propre est de plus en plus complexe et insuffisant, nous acceptons la construction de stationnements étagés, essentiellement une grosse boite de rangement. On pense très peu à ces ensembles et on en oublie alors tout le potentiel. Mi-structure, mi-bâtiment, à la fois ouvert et fermé, le stationnement étagé est à l’image d’une ruine de notre époque : s’y attarder est souvent proscrit, tandis qu’y marcher peut être périlleux. Il fragmente le tissu urbain. Transformons ces ensembles en lieux humains.

Crise et opportunité: utiliser la case de stationnement comme unité de mesure programmatique. Les projets peuvent alors se développer en étapes autour d'une notion comprise par tous plutôt que par une superficie en m² difficile à comprendre. Une case à la fois, la ville se transforme.